Surprise ! le risque climatique n’est pas pour tout le monde

Dans la palette déjà bien étoffée des risques financiers, un petit nouveau est arrivé, pudiquement appelé « risque climatique » sans plus de précision. Ce qui a incité le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau à annoncer, dans La Tribune, la tenue cette année d’un nouveau type de test de résistance : « le risque climatique est au cœur de notre métier de superviseur et nous devons développer les technologies pour aider les banques et les compagnies d’assurance à mieux le mesurer. » Que nous vaut donc cette nouvelle préoccupation ?

La réévaluation de la BCE s’annonce petite pointure

À propos du climat, « c’est un danger de ne rien faire » ! Christine Lagarde a engagé la réévaluation de la stratégie et des moyens de la BCE en lançant cet avertissement. Tout en précisant que « ne pas essayer serait en soi un échec », signe qu’elle s’attend à des discussions tendues au résultat incertain. N’affichant pas un optimisme forcené pour le moins, elle a d’ailleurs ajouté que « nous devons au moins essayer d’explorer les domaines » dans lesquels la BCE peut agir.

À l’impossible tout le monde est tenu

À Madrid, la COP25 s’est terminée sans gloire, sans nouvel engagement de réduction des émissions de CO2 et sans clarification des mécanismes du marché du carbone. Un mauvais signal est donné, car lors de l’édition de Glasgow, l’année prochaine, ces nouveaux engagements devraient pourtant intervenir pour garantir un réchauffement inférieur à 2 degrés et si possible à 1,5 degré, comme le stipule l’Accord de Paris.

Pénurie de peinture verte en vue

Le Vert est mis à toutes les sauces. Cela n’a pas manqué à l’occasion de l’opération parisienne du « Climate finance day » du 29 novembre, mais le ministre Bruno Le Maire avait pris les devants : la lutte contre le réchauffement climatique est un thème porteur. On ne pourrait se plaindre d’une telle sollicitude si elle était suivie d’effet, mais le doute comme d’habitude s’insinue. La distribution du label Vert s’apparente trop à une opération de marketing politique, le « greenwashing », ce blanchiment version écologie, est arrivé !

Ces pauvres banques

Après avoir durement ferraillé ces deux dernières années avec les autorités régulatrices, les grandes banques européennes entendent désormais poursuivre leur combat auprès des autorités politiques – ayant quelques raisons de croire qu’elles seront mieux entendues – afin de faire obstacle à l’application telles quelles des nouvelles obligations de renforcement de leurs fonds propres. Elles sont prévues pour intervenir pleinement en 2027, soit vingt ans après le démarrage de la crise financière !